Brexit : les campeurs anglais vont ils quitter la France?
Le Brexit a résonné comme un coup de tonnerre des deux côtés de la Manche où beaucoup ne s’attendaient pas à ce résultat. Pour le moment, le désengagement européen de l’ Angleterre ne change pas le comportement des touristes anglais toujours désireux de passer leurs vacances en France. Toutefois, la chute de la Livre Sterling peut induire une réduction des dépenses cet été.
Le Brexit a résonné comme un coup de tonnerre des deux côtés de la Manche où beaucoup ne s’attendaient pas à ce résultat. Pour le moment, le désengagement européen de l’ Angleterre ne change pas le comportement des touristes anglais toujours désireux de passer leurs vacances en France. Toutefois, la chute de la Livre Sterling peut induire une réduction des dépenses cet été.
Encore fraîche, la décision de 51% des britanniques de quitter l’Union Européenne a fait énormément parler mais n’a pour le moment eu aucun réel impact sauf la légère chute de la livre sterling. En effet, si le mouvement va à son terme, cela prendra plusieurs mois, voire plusieurs années. Et il est impossible, aujourd’hui, de prédire toutes les conséquences de ce choix car le nouveau statut de l’Angleterre resterait à définir.
1 160€ pour 1 000 Livres, au lieu de 1 400
Si l’Angleterre va au bout du processus car les désistements des principaux chantres du Brexit ces derniers jours amènent certains observateurs à en douter. Une chose est sûre, l’économie anglaise ne s’est pas effondrée comme on pouvait le craindre. La Livre, toutefois, a atteint son taux de change le plus bas depuis longtemps, ce qui ne favorisera pas la consommation des clients britanniques. Ainsi, en novembre, un campeur qui avait 1000£ en poche se retrouvait avec plus de 1400€ à dépenser en France. Il ne lui reste que 1160€ aujourd’hui. Une perte non-négligeable sur le budget vacances mais pas catastrophique si la livre arrête de baisser comme le souligne Jonathan Wills d’Eurocamp : « L’impact du cours de la livre devrait se faire sentir en Juillet et Août sur les campings mais, tant que la livre stagne aux alentours de 1,20€, on ne s’éloigne pas de ses fluctuations habituelles et les conséquences devraient être limitées. Cependant, si elle reste faible, en tant que TO, cela impactera notre rentabilité pour la saison prochaine. » Ce que nous ont confirmé des campeurs rencontrés au Château le Verdoyer : « Nous ferons peut-être un peu plus attention à nos dépenses mais sans pour autant nous priver. Et nous n’envisageons pas de renoncer à nos vacances en France dans le futur ». Miguel Auvret (Domaine du Logis, 5 étoiles, 200 emplacements, La Chapelle aux Filtzméens, Ille-et-Villaine), dont l’essentiel des résidentiels propriétaires de mobile-homes sont anglais, le confirme : « Jusqu’à présent mes clients ne m’ont pas dit qu’ils avaient moins d’argent à dépenser. Ils sont un peu inquiets pour l’avenir et si la livre reste à ce niveau cela impactera inévitablement leur pouvoir d’achat mais je n’ai pas encore senti de changement. »
Impact négligeable sur les résas
Pour le moment, les conséquences sur les réservations sont très limitées, les britanniques réservant relativement tôt leurs vacances. Et l’effet Brexit a été de courte durée : « La semaine qui a suivi le vote, commente Jonathan Wills, Eurocamp a connu une légère baisse de 4% sur le marché britannique en comparaison avec 2015. Mais 2015 était une année où nous avions progressé de 9%. La semaine suivante, les chiffres rebondissaient déjà avec une hausse de 10% qui semble indiquer que les inquiétudes n’ont pas duré longtemps. Pour le moment, même s’il est encore tôt pour donner des opinions tranchées, nous demeurons prudent mais plutôt optimistes. »
