Adaptation des campings au changement climatique : la FNHPA a avancé ses propositions au Sénat
Lors d’une conférence au Sénat initiée par le sénateur et ancien ministre Jean-Baptiste Lemoyne, la FNHPA a présenté le 26 novembre ses recommandations pour l’adaptation des campings au changement climatique. Des propositions remises au ministre du Tourisme dans le cadre du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).
Soucieuse d’anticiper et d’agir plutôt que de subir, la FNHPA préfère ne pas attendre de nouvelles contraintes qui seraient imposées à l’hôtellerie de plein air pour s’adapter au changement climatique. Elle souhaiterait même que la réglementation lui facilite la vie. Pour ce faire, elle a profité d’une conférence organisée, le 26 novembre dernier au Sénat, à l’initiative du sénateur de l’Yonne et ancien ministre Jean-Baptiste Lemoyne, pour présenter ses propositions d’actions pour adapter l’HPA au changement climatique. Une conférence intitulée « L’hôtellerie de plein air : un atout touristique de nos territoires face aux risques climatiques » à laquelle participait Serge Papin, ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat.
C’est donc devant une large assemblée de parlementaires, élus locaux, représentants de la filière tourisme, juristes, étudiants, journalistes et représentants des services de l’État que s’est tenue cette conférence. Concernant la filière HPA, de nombreux représentants syndicaux avaient fait le déplacement à l’image Philippe Robert, président de la FHPA Occitanie qui a exposé le cas des campings du littoral héraultais, Véronique Chevalier, (Ardèche), Romuald Javelle, (Centre-Val de Loire), Julie Audo (Ile-de-France). Ou encore Jean-Guy Amat, président du Comité des chaînes et des groupes de l’HPA, François Georges (Sandaya), Pierre Houé (Capfun), Sébastien Manceau (ECG), Aymeric Drujon d’Astros (Flower campings)…
Au cours des deux heures de conférence, Nicolas Dayot, président de la FNHPA , a rappelé que « l’HPA reposait sur des installations situées dans des environnements naturels qui attirent les vacanciers mais qui sont exposés aux aléas climatiques : inondations, submersion marine, recul du trait de côte, incendies de forêt (…) Sur les 7 400 campings, près de 2 000 sont situés en zones à risque, concentrant à eux seuls 50 % de la fréquentation nationale. Leur disparition représenterait un risque majeur pour le tourisme français et les territoires qu’ils font vivre ». Sur le littoral, 600 campings sont situés (tout ou partie) dans la bande littorale des 100 mètres. Par ailleurs, un camping sur quatre est exposé au risque inondation et un sur cinq est exposé au risque feu de forêt.
Un cadre juridique contraignant
Après avoir indiqué que la France était passée de 9 000 à 7 400 établissements en 25 ans, Nicolas Dayot a rappelé que « le cadre juridique actuellement en vigueur était à rebours de tout ce qu’il faut faire pour sauver les campings ». Il a énuméré les obstacles qui empêchent l’adaptation des campings au changement climatique : le cadre juridique actuel qui ne permettra pas sa mise en œuvre, la sécurité juridique qui est largement absente, l’absence de stratégie foncière pour déplacer tout ou partie d’un camping. Sans oublier le fait que ce sont les espaces les plus protégés et les plus bloqués du pays qui devront s’adapter le plus… « Nous savons aussi que l’Etat et les collectivités locales n’auront pas les moyens de financer notre adaptation. Ce sera à nous de le faire, mais pour cela il faut protéger notre modèle économique », a déclaré Nicolas Dayot. « Enfin, pour être prêts dans 30 ans, les exploitants doivent disposer de règles opérationnelles dès aujourd’hui et entamer les négociations locales or le risque est grand que rien ne soit décidé et que rien d’opérationnel ne soit mis en place. »
Pour le chef de file des campings, « avec le cadre juridique actuel, il y a toujours une bonne raison de ne pas réussir notre adaptation au changement climatique. Au fur et à mesure des événements climatiques, les préfets fermeront tous les campings ou les videront de leur potentiel. C’est pourquoi il faut construire un cadre juridique adapté qui est gratuit pour l’Etat mais qui peut apporter beaucoup à la Nation et aux Territoires. »
Un cadre juridique adapté que la FNHPA a formulé à travers 10 propositions remises à Serge Papin, nouveau ministre du Tourisme. Rappelons qu’en janvier 2026, la Loi Littoral fêtera ses 40 ans…
Retrouvez l’ensemble de l’article dans L’OT (n° 452) à paraître début janvier 2026