Sentinelle de l’HPA, pourquoi pas vous ?
Pour détecter les gestionnaires de camping en souffrance psychologique, la FNHPA a signé un partenariat avec APESA France qui propose des formations gérants de camping pour détecter et orienter leurs confrères susceptibles d’avoir un geste malheureux.
On le sait, la vie de gestionnaire de camping n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Certes, la profession est plutôt en bonne santé par rapport à d’autres secteurs d’activité comme l’agriculture. Il n’empêche, il suffit d’une grosse difficulté voire d’un drame pour que tout bascule. Un gros souci de trésorerie ou un litige inextricable avec l’Administration peuvent suffire à plonger un hôtelier de plein air dans la dépression et parfois même le pousser au suicide. Et ne parlons pas d’un incendie ou d’une inondation…
« Au cours de ces dernières années, trois professionnels de la filière sont passés à l’acte », a alerté Nicolas Dayot, président de la FNHPA, lors d’une conférence consacrée à « la santé mentale des entrepreneurs » pendant le salon Atlantica. Une réunion au cours de laquelle, Jean-Luc Douillard, cofondateur d’APESA France (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe) a rappelé que généralement, on s’occupait peu de l’état de santé des chefs d’entreprise. « La santé de l’entrepreneur est primordiale dans son projet, pourtant c’est souvent la dernière chose dont il s’occupe (…) Il prend soin d’abord de ses équipes, de l’économie de son entreprise. Il embarque souvent sa famille dans son projet, il investit parfois tout son patrimoine, il travaille beaucoup… En clair sa santé mentale est corrélée à celle de son entreprise. » Et quand il y a un problème, il n’y a pas toujours quelqu’un pour le détecter ou l’orienter.
Déjà 54 sentinelles de l’HPA
A l’initiative de la fédération HPA de Nouvelle-Aquitaine (NAHPA) conduite par Jean-Baptiste Dagréou, un partenariat a été signé au niveau national entre la FNHPA et APESA France pour éveiller les professionnels à repérer leurs confrères qui leur semblent en grande difficulté morale et psychologique. Cette association existe depuis 13 ans et dispose d’un important maillage territorial (via les tribunaux de commerce) pour détecter grâce à des « sentinelles » les entrepreneurs en détresses psychologique afin de les orienter vers un réseau de psychologues.
Un groupe de travail a donc été créé au sein de la FNHPA pour réfléchir à la mise en place, sur le territoire, d’un réseau de « sentinelles de l’HPA ». Des sentinelles formées pendant trois heures pour apprendre à détecter d’éventuels confrères gestionnaires de camping en détresse. Il s’agit de sessions où il est question de fournir aux futures sentinelles des explications sur le processus de crise, les signes avant-coureurs chez la personne en difficulté, l’approche à avoir, l’attitude et les mots à utiliser. Mais aussi sur la façon de procéder pour déclencher un dispositif d’alertes en leur donnant accès à des professionnels. « Les sentinelles sont formés à repérer les situations critiques et à convaincre le dirigeant en difficulté d’accepter que l’on transmette ses coordonnées via à APESA et son réseau psychologues qui contactera la personne en difficulté dans la journée ». Il y a un premier entretien d’évaluation et ensuite, la personne est rappelée par un autre psychologue qui propose une rencontre (5 consultations gratuites possibles avec un psychologue).
54 « sentinelles de l’HPA » ont déjà été formées, lesquelles ont déclenché 14 alertes en un an et demi ! « Preuve de la nécessité d’un tel dispositif pour l’HPA. Nous avons besoin de vous ! », a insisté Jean-Baptiste Dagréou.
Pour suivre une formation et devenir sentinelle, il faut contacter sa fédération départementale ou régionale.
En photo: Jean-Luc Douillard, cofondateur d’APESA France et Jean-Baptiste Dagréou, président de la NAHPA, sont intervenus dans le cadre du salon Atlantica.
